Plongé dans un sommeil artificiel, je flottais en apesanteur sous l'eau. Bien que je ne ressentais rien, des bribes de conversations me parvenaient.

??? - "Est-il prêt ?"
??? - "Bien sûr ! C'est mon plus grand chef d’œuvre. Il est en tout point semblable à l'original. Je suis le docteur V je vous rappelle."
??? - "Je sais à qui j'ai affaire. Mais n'oublies pas qui finance tes recherches."
V - "Je sais, seigneur Varss. Merci encore de me permettre de réaliser de tels chefs d’œuvre de génétique."
Varss - "Parfait alors tu sais ce qu'il te reste à faire !"
V - "Oui mon seigneur."

J'émis à ce moment un hoquet de stupéfaction pendant mon état de demi-sommeil et vit le docteur de façon assez flou se tourner vers moi.

V - "Je crois qu'il nous a entendu. Il est temps de passer à la suite de l'opération. Dors bien, mon enfant..."

Une puissante dose de somnifère me fut administrée et je sombrais de nouveau dans l'inconscience. Que comptait-il me faire ? J'allais bientôt le savoir... Alors que j'étais de nouveau plongé dans un sommeil artificiel, des souvenirs hantaient mes rêves. Je me voyais mener des combats périlleux aux côtés d'êtres dont je ne me souvenais pas. Je voyais une femme morte dans mes bras et ressentais un pincement au cœur et une profonde tristesse sans savoir pourquoi et puis... Il y eut cette saiyenne calcinée qui me faisait le même effet mais alors que mon rêve allait me dévoiler le nom du coupable, tout devint flou et je sentis une douleur cuisante au niveau de mon dos. Une vois familière me réveilla.

V -"Bonjour mon petit Y-999. Bien dormi ? J'imagine que non."
Y-999 -"Que m'avez-vous fait ?"
V - "Ce que j'ai fait ? Je t'ai donné la vie et puis je t'ai rendu parfait. Tu n'es plus humain, tu es un cyborg, mon petit. Et tu es de loin, le plus perfectionné et le plus humain de tous ceux que j'ai pu concevoir. Tes frères ne sont que des tas de ferrailles incapables de ressentir des sentiments, ils ne savent qu'obéir aux ordres qu'on leur donne mais toi ! Toi ! Tu es unique ! Ma pièce maîtresse ! Certes tu es programmé pour obéir aux ordres mais je t'ai laissé une âme."
Y-999 -"Alors, répondez-moi ! Qui suis-je ? Quelle est la raison de mon existence ? Et pourquoi ai-je autant de "frères" ?"
V -"Patience, mon enfant. Tout viendra en temps voulu. Saches juste que tu es la copie parfaite de celui que tu dois assassiner. Et que tu possèdes l'avantage d'être un cyborg. Contrairement à lui, tu ne peux pas ressentir la fatigue, tu es doté d'une réserve d'énergie illimitée et est un pur chef d’œuvre rien que par ton existence. Je vais devoir te soumettre une batterie de tests mais ne t'en fais pas, ce ne sera pas douloureux."

Je ne savais pas pourquoi mais je n'aimais pas la voix de ce Varss et éprouvais une certaine confiance envers mon créateur. Peut-être que je me disais que son affection pour ses créations et le fait que je sois la meilleure le poussait à veiller sur moi... Je trouvais cela un peu étrange d'éprouver cela et me demandais quel sentiments que je ressentais n'étaient pas programmés. Je suivais alors le docteur jusqu'à une autre partie du laboratoire. Il m'amena dans une grande salle et s'adressa à moi depuis la salle de contrôle.

V -"On va tester un peu tes réflexes et tes aptitudes martiales. On va commencer en douceur."

J’acquiesçais et me préparais à affronter mes ennemis. Des petites créatures apparurent alors en sortant par des trappes du sol. Deux d'entre elles se jetèrent directement sur moi sans poser de question. J'esquivais alors leurs attaques avec efficacité puis ripostais en faisant un tour sur moi-même et en collant une droite au premier et un coup de pied au suivant. Les deux êtres furent alors projetés avec force contre un mur avant d'exploser. C'était des robots... Je décidais alors de ne pas laisser de temps aux deux autres créatures qui commençaient à se ruer vers moi et me précipitais vers elles avant de leur assener un coup de paume à chacune pour les repousser. Ma force les avait d'ailleurs tellement repoussées qu'elles éclatèrent à leur tour en heurtant les parois de la pièce. Je regardais alors dans la direction de la baie vitrée d'un air qui en demandait plus. Le docteur s'adressa de nouveau à moi.

V -"Hé bien ! Voilà qui dépasse mes attentes. Très bien, tu as gagné le droit d'utiliser le ki. Je te mets face à des adversaires beaucoup plus coriaces."

Je faisais alors signe de la main au Docteur V. que j'étais prêt. Deux robots de taille moyenne et à forme humaine apparurent. Chacun d'entre eux me ressemblait comme deux gouttes d'eau. Le combat s'installa et mes doubles de métal m'attaquèrent en faisant équipe. Je me retrouvais soudainement acculé face aux coups coordonnés de mes deux doubles et réfléchissais rapidement à un moyen de renverser la situation. C'est alors que je me souvins de mon style de combat et effectuais un salto pour passer au dessus des deux cyborgs et me retrouver derrière eux. A cet instant je matérialisais une lame de ki à mon bras droit et tentais de trancher en morceaux les cyborgs mais ma lame se heurta à leurs boucliers d'énergie... Je lançais alors une nouvelle technique juste derrière pour percer leur barrière. Je tendais alors chacune de mes mains vers la tête d'un cyborg, les trois tendus puis fit jaillir de chacune de mes mains un puissant rayon bleu très rapide qui fut lancé dans un flash de lumière. Les deux rayons transpercèrent les boucliers et atteignirent les têtes des deux cyborgs qui explosèrent juste après avoir été trouées.

D'autres cyborgs furent alors envoyés dans la salle. Deux d'entre eux m'attaquèrent avec une lame de ki que je parais en formant deux lames de ki à chacune de mes mains. C'est alors qu'un troisième adversaire jaillit de derrière les deux cyborgs, j'ouvrais alors la bouche et lançais une vague déferlante par celle-ci. Ce qui eut pour effet de repousser cet adversaire tandis que je ressentis le danger venir de derrière moi. Je relâchais alors ma résistance sur les lames d'énergie et profitais de la poussée de l'attaque de mes adversaires pour effectuer un salto arrière et me glisser derrière mon assaillant furtif. Je lançais alors une autre technique sur le groupe de cyborg. Une petite sphère brillante heurta dans le dos le cyborg qui avait tenté de m'avoir en traître et était groupé avec ses deux autres semblables. La sphère engloba alors les êtres artificiels et de nombreuses lames ricochèrent à l'intérieur de cette dernière en effectuant un bruit ressemblant à un tintement aigu à chaque entaille. Lorsque les lames eurent fini d'accélérer la sphère explosa découvrant les corps de trois cyborgs réduits en morceaux. Le dernier tenta alors de m'attaquer mais je parais son coup de poing en m'abaissant puis puisais dans ma mémoire pour lui porter une attaque fatale. Je lançais un uppercut à l'être métallique avant de le rejoindre dans les airs et de lui porter une multitude de charges tranchantes, puis de lui porter un coup de poing qui le projeta au sol et de descendre en piqué pour lui lancer un coup chargé de ki qui nous fit disparaitre dans une explosion formant un dôme de couleur bleutée. La puissance de cette attaque fit trembler l'établissement entier et lorsque la lumière disparut, je vis le corps de mon ennemi fait de rouages mis à nu. Il ne restait que des pièces métalliques éparpillées à la place du corps de l'être artificiellement créé. Je ressentis alors un malaise et avais l'impression d'avoir tué une part de moi-même.

J'avais l'impression d'avoir mis fin aux jours de l'un de mes frères et ressentais de la compassion et de la pitié pour ces derniers qui ne pouvaient ressentir de sentiments et ne pouvaient que répondre aux ordres qu'on leur donnait. Je me jurai alors de les libérer de leur état quand j'en aurai l'occasion tandis que le docteur V. reprenait la parole.

V -"Bravo ! C'était une sublime démonstration mon petit, Y-999 ! Tu as mérité de te reposer un peu jusqu'à notre prochain essai qui sera sur le terrain cette fois-ci."

Bien qu'étant un cyborg ne ressentant plus fatigue et le besoin de dormir. Je m'étais tout de même plongé dans un sommeil profond en attendant qu'on ait besoin de moi. Mes rêves furent sombres et peuplés de souvenirs de personnes qui ne me disaient rien. Était-ce des bribes du passé de l'original ? Je ne savais pas vraiment pourquoi je ressentais ce sentiment de vide en moi mais il était bien présent et de plus en plus lourd à porter...

Je revivais alors mon enfance. Je me sentais seul, dépourvu de buts et juste bon à prendre des vies. J'avais exploré une multitude de planètes en ruines et tuer des innocents pour me faire juste assez d'argent pour survivre. J'étais une arme sans but ni avenir, un semeur de mort et de malheur. Je m'appelais... Je m'appelais Y... et je portais bien mon nom. Telle la créature, j'étais toujours présent là où la mort était passée, il m'arrivait aussi de la semer moi-même et on m'avait bien des fois qualifié d'oiseau de mauvais augure. J'étais constamment atteint par la tristesse et le sentiment d'être seul au monde... Et ce, jusqu'à ce que je rencontre ma semblable qui me permit de m'évader et de mener une vie de mercenaire plus décente... Mais encore une fois, la tristesse me regagna et elle perdit la vie. J'avais été très attristé par sa perte et porté la main sur son assassin dont le visage m'apparaissait flouté et la voix déformée et presque inaudible. J'avais été de nouveau seul au monde et menais des batailles en évitant de semer la mort. Je voulais vivre comme je l'entendais et être libre mais plus seul. La liberté, je me réveillais sur cette pensée. Avais-je encore droit à ce privilège qu'est celui de vivre en homme libre ? Bien que n'étant plus que partiellement humain, je conservais tout de même mes aspirations et me demandais avec intensité si j'allais conserver ce droit inaliénable donné à tous les êtres vivants. Je comptais bien le découvrir aujourd'hui.

Je fus alors transporté sur une planète inconnue par mon créateur qui était accompagné du prétendu seigneur Varss. Je ne savais pas pourquoi mais je n'appréciais pas cet être hautain et ce depuis le premier regard. Je me disais que cela était peut être inscrit dans mes gènes ou qu'il avait fait quelque chose à l'original qui était resté ancré au plus profond de mes souvenirs...

Une fois arrivé sur la planète, je fus réveillé et me retrouvais face au tyran à la peau verte et au docteur V. Il semblait que j'allais être placé en situation réelle. C'était la première fois que je sortais du laboratoire et j'éprouvais une grande satisfaction à être enfin à l'air libre. Nous étions dans ce qui ressemblait à un désert rocailleux aux teintes orangées. Étrangement, je ressentais une irrépressible envie de profiter de cet espace et de cette sensation de liberté. C'est alors que le docteur prit la parole.

V -"Bien ! Te voici aujourd'hui à l'extérieur pour ta simulation sur le terrain. Ton dévouement va être mis à l'épreuve."

Je hochais alors la tête en guise d'assentiment et suivis mes maîtres jusqu'à apercevoir une ville au loin. Je me doutais alors de ce qui m'attendait et me disais que la suite n'allait pas me plaire... C'est alors que je reçus un ordre qui allait à l'opposé de mes convictions.

Varss - "Excellent ! Maintenant que nous sommes arrivés, tu vas attaquer cette ville, la détruire et ne laisser aucun survivant !"

Peut-être était-ce des restes de mon identité ou de la personnalité de l'original mais je ne voulais me battre que pour mes convictions et non pour satisfaire les rêves égoïstes d'un tyran. Je refusais alors et luttais contre mon programme qui essayait de me faire me déplacer et d'accéder à la demande de l'alien. Mes dents se serraient et crissaient tandis que mes poings se serraient et que mes sourcils se fronçaient, me permettant de lancer un regard noir à "mon maître".

Varss - "Alors ! Qu'est-ce que tu attends ? Détruis cette ville sur le champ et n’épargne aucunes vies, j'ai dit !!!"

Je poussais alors un râle entre mes dents et soufflais ma réponse à mon maître.

Y-999 -"Non..."
Varss - "Qu'est-ce que tu as dis !?"
Y-999 -"J'ai dis... Non !"
Varss - "Oh mais je ne te laisse pas le choix... J'ai dis, détruis-moi cette ville et massacres chacun de ses résidents ! C'EST UN ORDRE !!!"

A ce moment, je vis mon champ optique se brouiller puis se teinter d'une couleur rouge écarlate et mon corps se mit à bouger tout seul. Au moment où mes iris et pupilles devinrent rouges, je perdis le contrôle de moi et ne pus rien faire d'autre que d'accéder à sa demande. Mon corps bougeait tout seul, me rendant simple spectateur de ce massacre épouvantable. Je ressentais une boule dans ma gorge, un goût amer dans la bouche et une colère noire. Une colère non seulement dirigée vers celui qui m'avait ordonné de faire ces abominations mais aussi envers moi-même et mon impossibilité à garder mon libre arbitre et à pouvoir agir. Ce sentiment d'impuissance et cette amertume me suivraient encore longtemps...