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 Un entraînement de sadique... [SOLO]

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MessageSujet: Un entraînement de sadique... [SOLO]   Un entraînement de sadique... [SOLO] Icon_minitimeMer Fév 19, 2014 8:04 am


Un entraînement de sadique...

Solo - Partie 1

Lavi était acculé. En façe de lui, un immense tyranosaurus rex. Derrière, un rocher haut de trois mètres. La bête féroce s'approchait lentement, mais sûrement. Sa bouche béante ornée de dents aussi grandes et aiguisées qu'un sabre était entrouverte, laissant ainsi couler un immonde filet de bave bien visqueuse (miam). L'haleine du dinosaure était fétide, sans doute à cause des morceaux de viande avariée coincées entre ses crocs depuis des semaines. Le jeune garçon faisait bien pâle figure façe à un tel monstre. Il tâtait le mur derrière lui, désespéré, tentant de trouver une faille ou n'importe quoi qui pourrait le sauver de cette situation délicate. Mais ses mouvements étaient limités par des liens qui maintenaient ses mains attachées dans son dos. Pendant que le jeune garçon était en train de paniquer, s'agitant de plus en plus en tentant de trouver une arme inexistante dans son dos et ainsi excitant d'autant plus l'appétit ainsi que l'agressivité de son prédateur, ce dernier approcha sa gueule jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'à quelques centimètres du visage de sa proie apeurée. Celle-ci avala bruyamment sa salive, se demandant si se faire avaler tout cru par une bête plus de dix fois plus grande que lui allait être douloureux. Cela dépendra sûrement de s'il se fait mâcher ou pas avant d'être engloutit. De la sueur s'écoulait d'un peu partout sur son visage. Puis, fermant les yeux et rassemblant ses forces, il parvint à articuler rapidement quelques mots.

"Merde ! Allez-vous faire voir !"

Il envoya alors un violent coup de pied droit sur le menton du dinosaure, refermant ainsi sa bouche d'un coup sec. De la bave éclaboussa un peu partout, notamment sur les cheveux rouges du jeune garçon, et quelques-une des impressionnantes dents de la bête se brisèrent en se heurtant les unes aux autres avec une force extraordinaire. La tête du tyranosaure fut projetée en arrière. Il était sonné et poussait des cris d'agonies. Lavi en profita pour passer sous son corps de géant, entre ses pattes, puis il esquiva sa queue qui se balançait dans tout les sens à cause de la douleur que devait ressentir la créature après s'être faite brisé la mâchoire en faisant un grand bond. Profitant de l'élan que lui donnait ce saut, il envoya un second coup de pied cette fois latéral dans la joue de la bête qui en tomba à la renverse. Son cerveau fut secoué par l'impact, le faisant ainsi s'évanouir sans doute pour un bon moment. Il était vaincu. Le jeune garçon, essouflé, avait atterit juste à côté du corps inerte de ce qui était son prédateur et qui finalement est devenu sa proie. C'était une scène incroyable rappelant David contre Goliath. N'empêche qu'il avait eu une sacré frousse sur ce coup là. Il attendit de reprendre son souffle avant de se mettre à crier.

"Qu'est-ce que vous attendiez pour venir m'aider ?!"

Il s'adressait à une personne âgée dont il ignorait toujours le nom et qui se trouvait juste derrière lui. En fait, il ignorait même beaucoup de chose à son propos. Tout ce qu'il savait c'était qu'il était une sorte d'expert en arts martiaux, marginal, plutôt désagréable et surtout incroyablement impitoyable voire sadique envers son nouvel élève qu'il avait entrainé avec lui dans cette région éloignée de toute civilisation de manière psychologiquement forcée. Le vieil homme semblait ignorer totalement les plaintes de son jeune disciple. Ou plutôt, il appréciait le fait de le voir aussi désemparé. Le bonhomme chauve à peine plus grand que Lavi marmonna un peu en se balançant d'avant en arrière avant de répondre sur un ton moqueur.

"Désolé, mais tu sais à mon âge il est fréquent de s'endormir sans crier gare."
"Vous mettez aussi des couches ?"

Cette dernière remarque plutôt déplacée, bien que justifiée devant un tel élan de méchanceté et de légèreté après avoir mit la vie d'un jeune garçon à ce point en danger, déclencha comme un réflexe chez le vieil homme qui en un éclair envoya un violent coup de poing dans le ventre de Lavi qui, sous le choc, tomba à genoux en se tenant l'estomac des deux mains, incapable de faire sortir autre chose de sa bouche qu'un souffle long et étranglé.

"En tout cas c'est une belle prise. Même si tu es un piètre guerrier, tu fais un excellent appât. Tu devrais considérer une reconversion."

Un appat. C'était effectivement censé être son rôle dans cette histoire. Sauf que finalement, parce que le pêcheur s'était endormit le pauvre ver de terre a du se défendre tout seul contre un immense requin. La métaphore résume bien la situation. En gros, ce qu'il était censé faire et ce qu'il fit conformément aux indications de son sadique de maître était de courir dans tout les sens en criant afin d'attirer le gibier. Une fois celui-ci appâté, il devait faire en sorte de l'amener à un point bien précis qui était en face de ce grand rocher. Ensuite, le vieux était censé intervenir en mettant le tyranosaure K.O d'un coup en lui brisant la nuque, sauvant ainsi le pauvre appât d'une mort atroce. Mais bon, ça c'était la partie théorique du plan. Parce que finalement, cette dernière partie ne s'est pas exactement passée comme prévu.

"J'aurais du me douter qu'il y aurait quelque chose de louche quand vous m'avez attaché les mains..."

Lavi s'était relevé après que la douleur suite au coup qu'il venait de reçevoir s'était dissipée. Tout en pestant contre sa propre naïveté et le niveau de sadisme de son maître, il écarta les bras en forçant suffisamment pour que la corde qui les attachait se brise instantanément comme si elle était faite de guimauve. Ca non plus, ce n'était pas quelque chose que le commun des mortels était censé pouvoir accomplir comme si de rien n'était. Après tout, c'était de vraies cordes, du genre de celles qui sont bien solides et qu'on utilise pour amarrer les bateaux, par exemple. Mais pour ce duo comique, c'était quelque chose de tout à fait banal. Pourquoi Lavi ne l'avait-il pas détruite immédiatement dans ce cas ? Eh bien tout simplement parce qu'il était assez stupide pour suivre à la lettre le plan qui lui disant de courir dans tout les sens les mains attachées dans le dos... Heureusement qu'il ne l'était pas au point de se laisser dévorer tout cru en croyant jusqu'au bout que ce vieux fou allait venir le délivrer.

"Bien. Avec ça, une partie de ta dette est remboursée."
"... Je dois vous rappeler que c'est vous qui avez perdu la capsule qui contenait les provisions ?"


Tout ce plan n'avait évidemment pas été monté dans le seul but de la rigolade, tout comme il ne faisait pas non plus partie de l'entraînement du jeune garçon bien que vu la manière dont ça s'est déroulé, on pourrait en douter... En fait, ça c'est passé un peu comme ça:

--flashback moche avec des ombres chinoises et des voix niaises--

"On a fait un sacré bout de chemin aujourd'hui ! On mérite bien une petite pause !"
"Chef, oui chef !"
"Bien, sors la capsule que je t'ai donné tout à l'heure, il y a de quoi manger pour trois jours dedans."
"... Euh... Mais vous ne m'avez jamais donné de caps BRZZZ *scène coupée au montage* Oh non ! J'ai perdu votre précieuse capsule à 11.000 Zénies à cause de mon incompétence ! Je ferai tout ce que vous voudrez afin de vous rembourser, avec les intérêts bien sur !"


--fin du flashback--

"Hé ! Vous avez trafiqué le montage !"

La lampe de poche qui avait servi à projeter les ombres chinoises vola alors droit sur le front de Lavi. Celui-ci, n'ayant pas prévu qu'il se ferait frapper aussi soudainement par un projectile lourd, tomba en arrière et s'étala dans l'herbe dans un grand fracas ridicule.

****

Le vieil homme s'approcha de la bête toujours affalée sur le sol. Le bruit de sa respiration lourde et le souffle qu'elle provoquait confirmait bien qu'elle était toujours en vie. Il n'était pas certain qu'elle reste inconsciente ainsi encore longtemps, il fallait donc redevenir sérieux quelques minutes et faire ce qu'il y avait à faire. Il sortit un couteau d'une poche intérieure de sa veste en cuir noire. Même si c'était cruel, c'était la loi de la nature... Les forts l'emportent sur les faibles, et les proies se font manger par les prédateurs. Il fallait l'égorger avant qu'il ne se réveille. Sauf que le vieil homme ne se dirigeait pas vers le cou de l'animal, mais vers sa queue longue de plus de deux mètres. Il s'agenouilla et se prépara à la couper à la base.

"Mais... Qu'est-ce que vous faites ?"
"On a pas besoin d'autant de viande. Sa queue suffira, et puis elle va repousser comme chez tout les reptiles."
"... C'est aussi ce que je croyais pendant un moment, jusqu'à ce que je coupe celle d'un crocodile..."


C'est sur ces commentaires stupides d'une logique digne de celle d'un enfant de 6 ans que le maître coupa la queue du tyrannosaure d'un seul coup de lame précis, tellement rapide qu'il en serait invisible à l'oeil nu d'un humain normal, et tellement puissant qu'il ne fallu pas s'y prendre à deux fois pour couper l'organe aussi large qu'un pneu de voiture avec un couteau de moins de dix centimètres. Ce qui en fait n'est pas logique en soi. Mais qu'importe, rien n'était logique chez ces deux surhommes.

****

Lavi était couché dans l'herbe à plat ventre en train de souffler sur le feu de camp afin de s'assurer que les flammes avaient bien prit. Une fois cela fait, il s'assit les jambes croisées et prit un bâton qui était posé entre lui et le vieux maître et sur lequel était planté une tranche de la queue du dinosaure qu'ils avaient laissé derrière il y a de ça déjà une heure ou deux. Entre temps, la nuit était tombée rapidement. Il faisait déjà complètement sombre, les seules sources de lumière des environs étant le feu de camp, un quartier de lune et les étoiles dans le ciel. Il y en avait vraiment beaucoup. En réalité, il n'y en avait pas plus que d'habitude, c'est juste qu'en ville les lumières des lampadaires et des spots publicitaires empêchait l’œil de s'habituer à l'obscurité et par la même occasion de voir les étoiles les plus lointaine. Mais le garçon aux cheveux rouges n'était pas un garçon de la ville, un tel spectacle était tout à fait banal pour lui. Alors il ne gâcha pas plus longtemps son temps à regarder bêtement le ciel et tendis le bras afin de faire cuire la viande sur le feu. Le maître faisait de même sans dire mot. C'était le silence, en excluant le crépitement des flammes en train de consumer du bois et le chants des insectes. La viande était dure, alors il fallait la laisser cuire longtemps. Mais même comme ça, elle était tout juste mangeable. Le goût n'était pas infâme, mais il n'était pas non plus à tomber par terre. C'était surtout la texture qui était désagréable. C'était comme mordre dans une chaussure. Une chaussure chaude qui sent le steak. Mais c'était la seule nourriture qu'ils avaient à disposition, sauf s'ils comptaient se nourrir d'insectes... Bien qu'accompagner tout ça avec quelques sauterelles grillées avait traversé l'esprit de Lavi pendant un bref instant, il abandonna l'idée en s'imaginant courir de nuit dans la forêt en essayant d'attraper ces petites bestioles farouches.

"Nous arriverons au pied de la montagne dès demain, après seulement quelques heures de marche. Mais nous ne pouvons pas nous permettre d'user inutilement nos forces, la nuit il faut se reposer."

Lavi ne répondit pas. Il arracha un gros morceau de viande avec ses dents. Il dut mâcher longtemps. Tout en étant concentré sur sa nourriture, il avait l'air pensif. Il était bien sur content que cette longue marche arrive à son terme, même si la fin de celle-ci ne signifiait que le début d'épreuves plus difficiles encore. Il a dit qu'ils arriveraient au pied de la montagne, pas à destination. Sans doutes allaient-ils encore devoir marcher ou pire, escalader afin de se rendre sur le véritable lieu d'entraînement. Ça rendait Lavi un peu nerveux. Après tout, s'était la première fois que quelqu'un se proposait de l'entraîner. Il se posait beaucoup de questions à ce propos, lui qui a toujours tout fait par lui-même pendant ces dernières années. Et si ça ne se passait pas bien ? Et s'il n'était pas capable de suivre le rythme ? Il ne s'en remettrait pas. En tout cas, il pouvait déjà être fier d'être arrivé jusque là en un seul morceau. Même si jusque là rien n'avait encore été sérieux, il sentait que ça lui avait fait du bien. Courir, pouvoir discuter avec quelqu'un, ... Tout cela était un énorme changement dans le quotidien du jeune garçon solitaire qui, jusque-là avait pour seul ami quelques animaux de la forêt. D'ailleurs, allait-il pouvoir y retourner une fois l'entraînement terminé ? Ou allait-il rester dans cette montagne pour s'entraîner indéfiniment ? Tout ça, il pourra s'en rendre compte demain, après une bonne nuit de sommeil à la belle étoile...

****

Le jour s'était levé. Lavi le remarqua quand les rayons du soleil vinrent lui frapper le visage, l'aveuglant légèrement même s'il avait les yeux fermés... Ou plutôt surtout parce qu'il gardait les yeux fermés, encore accoutumés à l'obscurité. Au grincement des insectes s'était désormais ajouté le chant des oiseaux, marquant ainsi une différence encore plus flagrante entre la journée et la soirée, un peu comme si on venait de changer de disque pour en choisir un totalement différent du premier, en gardant tout de même quelques similitudes. Bref. Tout ça pour dire qu'il était temps pour le jeune garçon de se réveiller. Il entrouvrit les yeux, plaçant sa main gauche entre lui et l'astre flamboyant afin de limiter son aveuglement, le temps qu'il s'habitue à sa lumière. Il se redressa. Il n'était pas habitué à se lever aussi tôt, après tout il y avait moins de soleil dans une grotte ou sous des arbres qu'au milieu d'une plaine. Il étira ses deux bras derrière sa tête tout en baillant. Ses yeux étaient encore à moitié fermés. Sa vision était encore brouillée, alors il se frotta les yeux quelques secondes avant de parcourir les environs de son regard vide. De l'herbe, de l'herbe, quelques rochers, un arbre et encore de l'herbe. Il avait déjà entendu parler de vastes plaines dans des livres qu'on lui lisait plus jeune, mais il ne se doutait pas qu'il y en avait une bien réelle aussi près de sa forêt (même s'il lui a quand même fallu plusieurs jours de marche pour arriver jusque là). C'était un magnifique paysage qui lui rappelait la mer, une mer d'herbe. Même si en fait il n'avait absolument jamais vu la mer de ses propres yeux, ou du moins pas dans ses souvenirs. Rien que d'admirer le soleil s'élevant à l'horizon suffit à dissiper sa fatigue. Alors il se releva, un sourire au visage et les poings fermés. Aujourd'hui allait décidément être un bon jour. Il se retourna alors pour voir si son vieux maître s'était lui aussi déjà réveillé. Sauf que derrière lui, il n'y avait que de l'herbe, de l'herbe, quelques rochers, un arbre et encore de l'herbe.

"... Eh ?"

Légèrement paniqué, il se mit à regarder dans toute les directions autour de lui en tournant la tête très rapidement, tellement rapidement qu'il pourrait en avoir un torticolis. Il n'y avait rien. Rien mis à part de l'herbe, de l'herbe et... bon, vous connaissez la suite. Etait-ce un rêve ? Peut-être... Mais qu'est-ce qui était un rêve dans ce cas ? Sa rencontre avec le vieil homme, ou alors ce paysage verdoyant tout entier ? L'esprit de Lavi était encore embrumé, alors il frappa deux ou trois fois la paume de sa main contre sa tempe un peu comme ceux qui ont la manie de frapper leur radio lorsque celle-ci fonctionne mal ou capte des interférences, en croyant que cela pouvait remettre les circuits en place. Et bizarrement, ça marchait plutôt bien. Lavi était de nouveau lucide. Peut-être que son cerveau fonctionnait comme une radio, qui sait ?

"C'est pas vrai... Il est encore parti sans moi !"

Il aurait du le savoir. Après tout, ce n'était pas la première fois que ça arrivait. En fait, ça arrivait même à chaque fois. A son réveil, le vieux était déjà reparti depuis belle lurette, laissant ainsi le pauvre garçon loin derrière, déboussolé. Heureusement qu'il se souvenait de la direction à prendre. Il se mit alors à courir comme un dératé, ignorant totalement le fait que c'était mauvais d'en faire autant sans s'échauffer, et au réveil en plus... Enfin se remplir les poumons d'air pur ne pouvait pas lui faire de mal non plus. Sa vitesse était telle qu'une voiture ne pourrait jamais espérer le rattraper. Des brins d'herbes étaient arrachés à chacun de ses pas tellement puissants qu'ils pourraient assommer un tyrannosaure. Au bout d'un moment, il vit au loin un rocher. Ce rocher placé comme par hasard au beau milieu de son chemin allait le ralentir s'il décidait de lui passer au dessus. Il pourrait aussi tout bêtement passer à côté, mais malheureusement il allait bien trop vite pour avoir le temps d'y réfléchir. Le rocher était déjà à seulement à une vingtaine de mètres de lui. l'impact était imminent, et allait faire du bruit, et des dégâts. Un peu comme si on lançait un œuf contre un mur. Mais dans ce cas-ci, c'était plutôt comme de lancer un mur contre un œuf.

"YaaaaaaAAAAAAAH !!!"

Lavi serrait son poing droit, y concentrant toute sa force. Des flammes surgirent alors de tout son avant bras, un peu comme lorsqu'il avait envoyé un voyou à l'hôpital lors du tournoi d'arts martiaux en ville. Elles étaient étirées vers l'arrière à cause du souffle causé par la vitesse de déplacement du jeune garçon, mais même malgré de telles conditions elles ne s'éteignaient pas, et ne s'amenuisaient pas non plus. Elles étaient éclatantes, rougeoyantes, palpitantes, comme si son poing était un briquet qu'on ne cessait d'allumer et d'éteindre très rapidement. Une fois arrivé à moins d'un mètre du rocher qui faisait le double de sa taille, le temps sembla se ralentir. Son poing partit très lentement droit devant lui. Il s'écrasa contre le rocher et lui passa au travers en l'émiettant comme s'il était fait de verre. Très vite, les fissures provoquées par l'impact du coup de poing se multiplièrent et se répandirent sur toute la roche. Soudain, comme si de la dynamite avait été placée à l'intérieur, elle éclata en mille morceaux. Le poing du jeune garçon semblait n'avoir rencontré aucune résistance, comme s'il avait tout simplement traversé l'air. Il n'y avait non plus aucune trace apparente sur les phalanges. N'importe qui aurait eut le poing complètement broyé après un tel choc, mais celui de Lavi n'avait pas la moindre égratignure. La course du jeune garçon continua alors sans ralentir ne serait-ce qu'un peu, comme si rien ne s'était passé, le tout accompagné d'une pluie de cailloux tout autour de lui.

****

Puis, le temps reprit son cours. Il n'y avait plus qu'un tas de gravier par terre, et un garçon qui fonçait à la vitesse d'une formule un. Sauf que tout ça s'interrompit très vite. Lorsque Lavi passa au pied d'un arbre qu'il avait jusque là totalement ignoré puisqu'il ne se trouvait pas dans son chemin, le temps s'arrêta à nouveau. Mais cette fois-ci, il s'arrêta totalement. Lavi était figé, son pied droit posé au sol et le gauche encore en l'air. Puis, il remarqua que son pied ne s'était pas posé n'importe où. Il y avait un anneau, une corde, dont l'autre extrémité semblait attachée à une branche d'arbre. Bizarrement, cette corde lui rappelait celle qui avait servi à lui attacher les mains la veille. Le temps repris son cours. La corde se ressera brusquement sur la jambe du jeune garçon, qui fut alors tiré vers le haut, interrompant sa course et le renversant tête en bas, à un peu moins d'un mètre du sol. Il venait d'être piégé. S'il n'avait pas pulvérisé ce rocher il y a à peine quelques secondes, il aurait sûrement remarqué cette corde au loin. Sauf que son attention avait été attirée ailleurs, et maintenant il était en train de se balançer, pendu par sa jambe à une branche d'arbre. Sa veste et son sweat se retroussèrent, laissant son nombril visible.

"Vous avez pas fini avec vos conneries ?!"

Il s'adressait au vieux maître, qui venait de sortir de derrière l'arbre dans lequel il était coincé. Celui-ci poussa un long soupir, comme s'il était profondément déçu que son disciple soit tombé aussi facilement dans un piège aussi grossier et ridicule. Il sorti son couteau de sa poche et trancha la corde d'un seul coup, faisant ainsi tomber le jeune garçon au sol sans qu'il puisse trouver le temps d'atterir convenablement. Il tomba alors sur la tête, manquant de se briser la nuque, puis tout le reste de son corps s'étala contre le sol. Il resta comme ça, à terre, pendant quelques secondes, comme si le coup l'avait réellement tué, puis il se releva d'un bond, se tenant la tête en gémissant de douleur. Ce qui eut pour effet immédiat de déclencher un sourire sur le visage du maître sadique qui continua sa route comme si de rien n'était. Lavi ouvrit la bouche pour se plaindre, à nouveau, mais il se rendit compte que cela ne servait de toute façon à rien puisqu'à chaque fois il se faisait ignorer sèchement. Alors il se mit à marcher, tout en continuant de se frotter la nuque jusqu'à ce que la douleur ne cesse. Après une bonne heure de marche, le vieux s'arrêta brusquement sans prévenir, laissant tout juste à Lavi le temps de s'arrêter juste avant qu'il ne lui rentre dedans.

"Quoi encore ? Un sale plan ?"
"On est arrivé."

Lavi leva la tête. Il ne l'avait pas remarqué à cause des arbres tout autour, mais devant eux se trouvait une sorte d'immense rocher, sur lequel avait poussé d'autres arbres, et sur lequel il y avait encore plein d'autres immenses rochers. Bref, une montagne. Enfin. Ils étaient enfin arrivés à destination. Enfin, pas tout à fait. Ils étaient seulement arrivé au pied de la montagne, il allait maintenant falloir escalader tout ça pour atteindre leur véritable destination, inconnue du jeune garçon. Et l'escalade, ca allait être bien plus long et éprouvant que la marche. En quelque sorte, ou pouvait dire qu'ils étaient seulement arrivés à mi-chemin.

"Et on doit monter jusque où ?"
"Jusqu'au plus haut sommet de la montagne."
"... Evidemment."


Lavi baissa la tête et poussa un long soupir. Il s'y attendait un peu, après tout. Ils ne se seraient pas donnés autant de mal rien que pour avoir un beau paysage pour s'entraîner. Et quitte à faire un peu d'escalade, autant escalader jusqu'au bout, n'est-ce pas ? Le jeune garçon s’avança alors et passa devant le maître.

"Bon, eh bien c'est p... ?!"

Celui-ci l'avait attrapé par la capuche de son sweat avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, le surprenant et coupant ainsi brusquement son élan. Qu'est-ce qu'il lui voulait encore ? Il espérait que ce n'était pas encore un de ses plans foireux dans lequel il allait encore devoir risquer sa vie de manière totalement ridicule. Il se retourna vers le vieil homme d'un air interrogatif. Puis, de la sueur s'écoula de son front quand il vit que son visage était illuminé d'un grand et sincère sourire. Il avait l'air ravi, et c'était on ne peut plus inquiétant.

****

Lavi était en train de pleurer. Il avait encore une fois les mains attachées dans le dos, mais ce n'était pas tout. Cette fois, ces jambes aussi étaient attachées l'une à l'autre au niveau de ses chevilles. Il commençait à se demander d'où ce type pouvait sortir autant de cordes, l'imaginant avec une collection toute entière de cordes en capsule. Sauf qu'il n'avait pas trop envie de rire là, il était plutôt inquiet pour sa propre sécurité.

"Vous croyez pas que vous allez un peu loin là ?!"
"Arrête de te plaindre sans arrêt. Ca fait partie de ton entraînement. A ton avis pourquoi je t'ai fait venir jusqu'ici ? Tu va devoir escalader la montagne comme ça. Normalement, j'aurais du aussi t'attacher des poids, si seulement tu n'avais pas perdu la capsule..."
"MAIS QUELLE CAPSULE ?!"


Lavi n'avait perdu absolument aucune capsule. D'ailleurs, c'est bien simple, il ne s'était quasiment jamais servi d'une capsule de toute sa vie. Ce vieux insistait sur le fait qu'il lui avait donné telle ou telle capsule, avant de mettre sur son dos la perte de celles-ci. C'était insupportable, mais il devait faire avec. De toute façon, il avait autre chose à faire que de s'occuper de telles bêtises. Il ne devait pas oublier qu'il était pieds et mains liés, et qu'on lui demandait d'escalader ainsi une immense montagne. Il se demandait si le vieux ne se foutait pas un peu de sa gueule. Parce qu'à première vue, ça semblait vraiment impossible. Un humain normal a besoin d'équipement pour escalader une montagne. Eux, ils ont dépassés ce stade et peuvent se permettre d'escalader uniquement grâce à la force de leurs bras et de leurs jambes. Mais étaient-ils forts au point de pouvoir y arriver sans même utiliser leurs membres ? Comment était-il censé s'y prendre ? En rampant comme un ver de terre ? Ou alors en sautillant comme un lapin ? Dans tout les cas, s'imaginer en train d'essayer de s'en sortir avec un tel handicap n'amusait pas vraiment le jeune garçon qui, d'un côté, était assez content que personne n'habite ces montagnes parce qu'il n'avait vraiment pas envie de se taper la honte.

****

Le jeune garçon complètement saucissonné par les liens qui le retiennent regardait droit devant lui. Il y avait là un gros caillou, un très gros caillou, une falaise même. C'est ça, il se trouvait au pied d'une falaise de plusieurs mètres de haut. Il était en train de réfléchir à un moyen de la traverser. Dans son état, il n'avait pas trop le choix, tout ce qu'il pouvait faire s'était de faire des sauts pour avancer. En temps normal, sauter jusqu'à une telle hauteur n'était même pas un défi pour lui, il avait déjà fait bien pire. Sauf que là, ses pieds étaient liés, l'empêchant de prendre un quelconque élan. Et ça, c'était vraiment le pire.  Etait-il capable de traverser cet obstacle dans de telles condition ? Le seul moyen de le savoir, c'était d'essayer. Lavi fit quelques flexions de jambes afin de s'échauffer et de se préparer psychologiquement à sa tentative de saut en hauteur. Ensuite, il se mit en position accroupie. Il resta ainsi un moment, à regarder le point qu'il s'était fixé d'atteindre. Puis, soudainement, un éclair lui traversa le cerveau. Il se propulsa de toute ses forces en utilisant la flexion de ses jambes comme s'il s'agissait d'un ressort. Dans les airs, raide comme un i, il vit qu'il avait dépassé le rebord qu'il devait atteindre de deux mètres. Sauf que dans sa position, il risquait surtout de se casser la figure s'il atterissait comme ça. Il du alors faire un salto avant à mi-air afin de reprendre une position plus stable pour se réceptionner sans danger. Il atterit alors ainsi juste au bord de la falaise. Il l'avait fait. Il avait réussit à faire un saut d'environs cinq mètres de haut sans élan pieds et mains liés !

"J'ai réussi ! J'ai réussi ! Haha !"

Le jeune garçon était en train de sautiller sur place de manière totalement ridicule. Il faisait des tours sur lui-même, content d'avoir accompli un tel exploit comme un garçon de cinq ans qui aurait fait ses lacets tout seul pour la première fois de sa vie. Il vit alors son maître arriver devant lui d'on ne sait trop où, avec un visage inexpressif qui avait l'air de dire qu'il en avait rien à faire et que c'était pitoyable d'être aussi excité pour si peu.

"Mh ? Je vous ai pas vu escalader la parois. Vous avez fait vite !"
"En fait, il y avait un chemin juste là."


Il pointait du doigt une sorte de sentier qui descendait de la falaise jusqu'aux bois en bas, juste à quelques mètres de l'endroit où Lavi avait exécuté son magnifique saut. Ce dernier resta figé. Un chemin ? Mais pourquoi il s'était donné autant de mal alors ? Comment ça se fait qu'il n'avait pas remarqué qu'il y avait un tel passage ? Et ce vieux qui bien évidemment s'était gardé de le lui dire !

"Allez, en route, on a encore du chemin à faire."
"Mais... Mais..."


Sans se retourner et sans s'inquiéter du moins du monde du choc qu'il venait de provoquer chez le jeune Lavi, le vieux maître continua sa route le long du sentier qui semblait continuer un peu plus haut sur la montagne. Sans doute devait-il s'agir d'un passage fabriqué et utilisé par des alpinistes pour monter leur matériel jusqu'à leur véritable lieu d'escalade. Le jeune garçon avait les larmes aux yeux. Mais il devait continuer, même devant tant d'injustice et de cruauté. Alors il suivi tant bien que mal son maître en faisant des tout petits sauts à pieds joints, en essayant de se persuader que tout cela était fait pour son bien...

[A SUIVRE]
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MessageSujet: Re: Un entraînement de sadique... [SOLO]   Un entraînement de sadique... [SOLO] Icon_minitimeSam Fév 22, 2014 9:32 am


Un entraînement de sadique

Solo - Partie 2


Lavi trébucha. Il tomba à plat ventre contre le sol rocheux de la montagne, soulevant un nuage de poussière et projetant quelques graviers qui lui éraflèrent le torse, les genoux et le visage. Ses vêtements étaient éraflés de partout et couvert de crasse. Ses genoux rouges vifs à force de frotter contre le sol à chacune de ses chutes étaient visibles, et du sang s'écoulait d'une de ses nombreuses plaies au visage. Mais ce qui lui faisait le plus mal, c'était sa poitrine qui à chaque fois absorbait tout le choc lorsqu'il heurtait le sol et se faisait écorcher par les pierres qui jonchent le chemin. Il commença à tousser. Sa respiration était difficile, non seulement parce qu'il venait de parcourir plusieurs kilomètres en sautant à pieds joint mais également à cause de la poussière qui s'était soulevée et au manque d'oxygène du à l'altitude. Le froid et les violentes bourrasques de vent n'arrangeaient en rien la chose. Le jeune garçon était dans un état pitoyable. Plusieurs mètres devant lui, se trouvait le vieux maître qui lui avait imposé cette terrible douloureuse épreuve. Il se retourna, mais ne s'inquiéta pas pour autant de l'état de son disciple. Après tout, c'était de sa faute. C'était lui qui s'était mit en tête le fait de vouloir absolument devenir plus fort. C'est lui qui, de son plein gré, c'était décida à le suivre jusqu'ici. Il était libre d'arrêter, d'arracher ses liens et de faire demi-tour à n'importe quel moment. Mais s'il venait à se plaindre, s'il venait à tout arrêter de la sorte... Alors tout cela n'aurait servi à rien. Tout dépendait de lui, et non pas des décisions de son maître. Son indifférence se lisait sur son visage. Il regardait Lavi, toujours cloué au sol, comme s'il regardait un misérable ver de terre se débattre à l'air libre. Il le trouvait pitoyable. Mais il n'en attendait pas plus de lui. Dès le départ, il avait tenté de le dissuader de suivre son entraînement. Il avait tenté de lui faire comprendre qu'il n'était pas fait pour suivre un tel programme. Il était mentalement inapte à devenir un véritable guerrier. Faible. C'est l'adjectif qui lui convenait le mieux, en ce moment précis.

"... Tu abandonnes déjà ?"

Lavi ne répondit pas. Il ne bougeait plus. Se relever était devenu bien trop difficile. Pourtant, il l'avait déjà fait une bonne trentaine de fois. Ce n'était pas un rituel des plus reposants étant donné qu'il devait se contorsionner dans tout les sens afin de se remettre debout correctement, puisqu'il ne pouvait pas se servir de ses bras pour se redresser. Il devait le faire en puisant dans l'énergie de son corps tout entier, et c'était particulièrement éprouvant. Les dix premières fois, c'était encore de la rigolade, mais à présent l'épuisement était à son maximum. Pourtant, le jeune garçon était censé être doté d'une force et d'une endurance surnaturelle. Que serait-advenu un humain normal dans de telles conditions ? En fait, il y avait tout simplement peu de chance qu'il soit arrivé ne serait-ce qu'au pied de la montagne en un seul morceau. C'est ça, il devait déjà s'estimer heureux d'être allé si loin. Peut-être n'était-ce pas si grave s'il abandonnait maintenant. Il pourrait retenter sa chance une autre fois. Il était jeune, il avait encore une longue vie devant lui. Sommairement, il avait deux choix: Ou bien il s'obstinait à se rendre coupable de la mort de ses parents, s'infligeant continuellement des blessures et se renfermant dans son passé sans jamais aller de l'avant, ou bien il arrêtait tout. Il rentrerait alors dans sa forêt, mènerait une vie insouciante, finirait par oublier ses peines et surtout, il connaîtrait la paix et vivrait son enfance un peu plus normalement. Ce dernier choix était celui que lui suggérait le vieux maître, et c'était sans doute le plus sage des deux.

"Bien. Si tu changes d'avis, tu sais où me trouver."

Le vieil homme continua alors son chemin, sans se retourner. Il avançait lentement, à son rythme. Il était encore temps. Il était encore temps de se relever, et de le rattraper. Mais... dans quel but ? Pour devenir plus fort ? Pour tenir cette étrange promesse qui n'était peut-être même pas réelle ? Lavi repensait à tout ce qu'il avait fait jusqu'à maintenant. Il s'était toujours forcé, comme il tentait maintenant de se forcer à se relever. Mais il n'avait encore jamais pensé à la possibilité de faire ce dont il avait vraiment envie. D'ailleurs... de quoi avait-il envie ? Se faire des amis ? Aller à l'école ? Il s'imagina alors en train de vivre une vie banale, souriant, heureux d'être entré au collège. Il rentrerait chez lui et mangerait son plat préféré. Est-ce que c'était vraiment ça, sa vision de la vie idéale ? Et pendant qu'il se questionnait encore sur le but à donner à sa vie, le vieux était déjà parti...

****

BAD ENDING. . . ... ?

****

Un jour s'était écoulé. Le vieux maître avait atteint le sommet. Le vent soufflait très fort et il faisait froid. L'altitude à laquelle il se trouvait était si élevée qu'il y neigeait malgré le fait que ce n'était pas du tout la saison. Il était assit sur un rocher, pensif, la tête posée contre la paume de sa main. La semaine avait vraiment été épuisante. Il poussa un long soupir qui passa presque inaperçu à cause des bourrasques de vent qui masquaient tout. Cela ne lui faisait pas de mal de faire de l'exercice de temps en temps, mais maintenant il avait hâte de rentrer chez lui se reposer un peu, espérant ne pas recroiser à nouveau un sale gamin arrogant avec des idées farfelues en tête. Peut-être était-il devenu trop vieux pour enseigner ? Il songeait sérieusement à se retirer définitivement, loin, sur une île déserte, loin de toute civilisation. Mais martyriser les jeunes lui manquerait trop, alors peut-être allait-il encore traîner en ville une année ou deux à la recherche de brebis égarées.

****

Soudain...

****

... des bruits de pas dans la neige.

****

Il fallait avoir une ouïe hors du commun pour entendre un son aussi faible dans un tel endroit. En tout cas, c'était plutôt inattendu. Il ne devrait y avoir absolument aucun signe de vie ici. Il n'y avait qu'une seule explication possible à ces bruits de pas. Le vieux maître se retourna. Le vent et la neige cachaient totalement sa vision. Tout ce qu'il pouvait voir en plissant les yeux, c'était une vague silhouette à trois mètres de lui. Ce n'était pas un alpiniste. C'était la silhouette d'un enfant.

****

Un enfant aux cheveux rouges.

****

Un enfant au visage couvert de plaies.

****

Un enfant pieds et mains attachées.

****

Un enfant qui s'appelait Lavi.

****

Le jeune garçon s'était arrêté d'avancer. Le puissant souffle du vent faisait vaciller son corps frêle orné de vêtements en lambeaux. Ce qui était remarquable, c'était qu'il avait l'air de n'en avoir rien à faire. Pas dans le sens où il devrait être en colère d'avoir ses vêtements ruinés, mais plutôt dans le sens où il devrait être en train de mourir d'hypothermie avec des habits aussi légers en ce moment même. Mais beaucoup de choses n'avaient aucun sens lorsqu'il s'agissait de ce garçon. Y compris sa présence en ces lieux.

"J'y suis arrivé."
"... Pourquoi ?"

Pourquoi ? Pourquoi avoir choisi de continuer à avancer sur le chemin qui mène à la douleur plutôt que d'emprunter celui de la lumière ? Pourquoi avoir préféré la souffrance à la quiétude ? Personne ne lui en aurait voulu s'il avait fait ce choix, lui-même en dernier.

"... Parce que je veux devenir fort."

Impossible. Il ne pouvait pas être arrivé jusqu'ici avec une motivation de ce genre. C'était physiquement impossible. A moins qu'il ait perdu totalement la raison, auquel cas le vieux maître se sentirait terriblement coupable d'avoir ainsi poussé ce garçon à se ruiner psychologiquement.

"Pas parce que je le dois, mais parce que c'est ce que j'ai choisi de faire."
"En es-tu certain ?"
"Sinon je ne serais pas là en face de vous pour en parler."

Effectivement. Il restait cette possibilité. Ce troisième choix. A mi-chemin entre celui de la lumière d'une vie paisible et monotone et celui des ténèbres d'une vie de souffrance à suivre un idéal qui ne lui correspond pas. Il avait choisi de se battre, non pas pour se punir de la mort de ses parents, non pas parce qu'on le lui a demandé, mais tout simplement parce que c'était ce qu'il avait envie de faire. Parce que passer sa vie à s'entraîner et repousser ses limites encore et encore quitter à s'égratigner en chemin valait bien plus la peine qu'un quotidien ennuyeux à la maison. C'est ça. C'était ça, l'esprit qu'il devait avoir pour réellement aller de l'avant. Ce qui compte, avant tout, s'est de suivre ses propres envies. "Après tout, l'important, c'est de savoir qui tu es."

...

"Mais je suis quand même en train de mourir de faim et de fatigue, et mes blessures vont s'infecter si je ne fais rien. Et est-ce que je peux enfin retirer ces liens ?"
"Ça, c'est pas mon problème. Et non."
"Mais-euuuuuuh !"

Un sourire se dessina sur le visage du vieux. Finalement, il s'était trompé au sujet de ce jeune garçon. Il était bien plus doué qu'il ne le pensait, vraiment. Peut-être devrait-il réfléchir encore un peu avant de se retirer sur son île déserte, qui sait.

"Bien, à présent il est temps d'exprimer tout ça avec ton corps. Pense à tout ce que tu a appris en venant jusqu'ici, imagine que c'est une source d'énergie, et fait-là ressortir d'un coup."
"Euh... J'ai rien compris mais je vais essayer."

Tout ça n'avait aucun sens pour Lavi. Comment était-il censé exprimer une pensée ou un état d'esprit avec son corps ? Généralement, c'est quelque chose qui se fait naturellement, comme par exemple sourire lorsqu'on est heureux ou pleurer quand on est triste, mais matérialiser sa sous forme d'énergie... C'était vraiment une devinette tordue et le pauvre Lavi en avait mal à la tête.

"Mmmh... J'ai pas l'impression qu'il se passe grand chose."
"Ne t'inquiète pas, il faut beaucoup de temps pour assimiler une chose aussi complexe. Moi-même il m'a fallu plus de cinquante ans d'entraînement et de méditation pour développer ce talent."
"C... CINQUANTE ANS ?!"

Comment était-il censé pouvoir utiliser une technique après une semaine d'entraînement alors qu'un véritable maître a mit cinquante ans pour y parvenir ? C'était juste totalement insensé !

"MAIS VOUS ETES SUPER VIEUX ALORS !"

Ce commentaire déplacé lui valu un bon coup de poing dans les côtes. Bizarrement, ce coup lui avait fait beaucoup moins mal que ce à quoi il s'attendait. Peut-être que l'entraînement avait déjà porté ses fruits. Non, sûrement. Après tout il venait quand même d'escalader une haute montagne en étant pieds et mains attachées, ce qui était sans doute une sorte de record mondial.

"Bon, je vais te montrer."

Le vieil homme sortit une capsule de la poche intérieure de sa veste. Il la jeta au sol, ce qui en fit sortir dans un nuage de fumée une sorte d'épouvantail bien rembourré. Sans doute devait-il s'agir d'un genre de sac de sable d'entraînement portable. Il se placa devant, se concentra quelques secondes et lui envoya un violent coup de poing au niveau de la poitrine. Le mannequin se balança alors d'avant en arrière, comme s'il était monté sur ressort. Lavi avait du mal à voir où ce vieux voulait en venir. Ce qu'il venait de faire ressemblait à un coup de poing tout à fait ordinaire.

"Et maintenant, ce que tu es censé devoir faire."

Il prépara à nouveau son poing. Le jeune garçon s'attendait à ce que le vieux lui montre cette fois un coup donné à pleine puissance après s'être échauffé en donnant un premier coup basique. Il était curieux de voir ce que donnait la véritable force de son maître. Celui-ci était concentré. Mais c'était étrange, car il n'avait pas l'air de dégager de la force. Il ne ressemblait pas à quelqu'un sur le point d'abattre son poing de toute ses forces. Il avait juste l'air calme, voire naturel, un peu comme s'il s'apprêtait à serrer la main à quelqu'un, sans la moindre intention négative et sans la moindre violence. Une étrange sensation parcouru alors le corps de Lavi. Il y avait quelque chose. Il ne pouvait pas l'expliquer avec des mots, ni même réellement l'imaginer, mais il sentait que quelque chose était en train de se produire devant lui. C'était quelque chose d'invisible, comme une légère pression dans l'air.

"... Observe et apprend."

Lavi avait envie de répondre qu'il ne voyait rien du tout, mais ce n'était pas tout à fait vrai. Quelque chose était là, c'était indéniable, mais c'était comme si ses yeux n'étaient pas adaptés pour le voir. Un peu comme s'il regardait le ciel en plein jour à la recherche d'étoiles. On ne peut pas les voir, mais elles sont pourtant bel et bien là. Peut-être devait-il se concentrer d'avantage sur le ressentit plutôt que sur ses yeux. Peut-être qu'il ne voyait rien tout simplement parce qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il était censé voir. C'est alors que le poing du vieil homme frappa à nouveau l'épouvantail. Mais cette fois-ci, la puissance du coup était telle qu'il se plia jusqu'à en toucher le sol derrière-lui, avant de revenir en avant par mouvement oscillatoire. Incroyable, ce coup n'avait strictement rien à voir avec le précédent, pourtant on n'avait pas l'impression que plus de force brute avait été employée.

"... Maintenant réessaie."

Le vieil homme s'écarta pour laisser place au jeune garçon qui se positionna devant l'étrange épouvantail d'entraînement qui était toujours en train de se balancer d'avant en arrière suite au coup qu'il venait de recevoir. C'était vraiment un drôle d'outil d'entraînement. Il avait même des vêtements ! Il était vêtu d'un t-shirt blanc surmonté d'une veste brune un peu élimée. Il ne pouvait pas porter de pantalon étant donné que sa base consistait en une tige noire faite en un matériau particulier, entre le métal et le plastique, qui la rendait très résistante et surtout flexible, ce qui permettait au corps rembourré du mannequin d'absorber encore plus les chocs. Et puis il avait même un chapeau de paille qui lui retombait jusqu'au niveau de ses yeux inexistants, lui donnant un air un peu inquiétant... Il se balançait de moins en moins fort, tandis que Lavi était en train de se concentrer sur ce qu'il devait faire. Il était on ne peut plus concentré, mais il fallait encore qu'il trouve la méthode pour faire jaillir cette énergie invisible de son corps. Mais comment faire lorsqu'on ne sait même pas ce qu'est cette chose réellement ?

"Un conseil : Sois honnête avec toi-même. Ton corps réagira tout seul en harmonie avec tes sentiments."
"Vos conseils m'embrouillent encore plus, arrêtez ça !"

Être honnête ? Les sentiments ? Qu'est-ce que ces choses avaient à voir avec la force brute ? Non, il ne fallait pas penser comme ça, cette chose n'avait rien à voir avec la force. Le vieux ne dégageait pas une impression de puissance particulière, mais plutôt une impression de calme, de paix intérieure, comme ces moines qui méditent des jours entiers dans des temples. Comment Lavi devait-il s'y prendre pour être en paix avec lui-même ? Être honnête... C'était vrai que jusque-là, il s'était toujours menti. Luttant pour se punir de ses fautes. Mais il n'avait plus envie de se punir. Il voulait aller de l'avant, repousser ses limites, peut-être même quitter sa forêt et voyager à travers le monde, rencontrer toute sortes de gens, manger ce qui lui plaît, s'amuser... C'est en pensant à tout ce dont il avait envie de faire qu'il la sentit arriver. Quelque chose était en train de se répandre à travers son corps tout entier, comme s'il était arrosé par une source d'eau qui coulerait à l'infini. Il en était remplit, pourtant il ne se sentait pas lourd ou oppressé pour autant. Cette chose en lui n'avait pas de poids, au contraire, il avait l'impression qu'elle l'allégeait de l'intérieur, rendant chacun de ses mouvements plus fluides et plus vifs. Ça débordait. Il ressentait l'envie irrésistible de faire exploser cette chose qui était enfouie en lui depuis si longtemps. Alors il hurla.

"HaaaaaaaAAAAAAAAAAHHHHHHHH !!!"

Une explosion d'énergie invisible se produisit. Le sol était en train de trembler, et la direction du vent était perturbée par le souffle qui s'échappait de chaque pores de la peau du jeune garçon. La neige se soulevait comme si un tourbillon s'était formé autour de lui. Mais elle ne persistait pas, car cette énergie dégageait aussi de la chaleur. Toute la neige dans un périmètre de cinq mètres du garçon était en train de fondre à vue d’œil. Si ça continuait, il allait perturber la météo de toute la région. Pourtant, ça continuait d'affluer en lui. Il en avait encore bien plus en réserve, il le sentait. C'était comme s'il venait d'ouvrir une vanne cachée à l'intérieur de son propre corps, et que son contenu était en train de se déverser à l'infini. Il ne savait pas exactement de quelle quantité de cette formidable énergie il disposait, c'en était presque effrayant pour lui-même. Les liens qui attachaient ses mains et ses pieds se brisèrent et prirent feu avant de se faire expédier en bas de la montagne. Il ne réfléchissait plus, il ne pensait plus à rien, il voulait juste dépenser toute cette énergie en lui. Alors il brandit son poing vers l'arrière. Il ressemblait à une bête enragée, hurlant les dents serrées et les sourcils fronçés. Pourtant, il ne dégageait pas lui non plus une impression négative ni d'hostilité. Il ne frappait pas pour blesser un ennemi, il frappait pour purifier son corps et son âme, la soulager de toute cette frustration dont il avait décidé de se débarrasser une bonne fois pour toute. Des flammes entouraient tout son corps, forçant le vieux maître qui s'était placé en position défensive et se tenant difficilement sur ses deux jambes à cause du souffle à reculer de plusieurs pas en arrière pour ne pas prendre le risque de se faire brûler ou éjecter de la montagne. Les flammes se concentrèrent alors sur son poing qui venait de partir vers le corps de sa cible aussi vite qu'une balle de revolver. L'instant entre le moment où le coup était parti et celui où il avait atteint le corps du mannequin semblait avoir été instantané. En tout cas, cela provoqua une onde de choc qui souffla encore plus les environs. Le vieux du alors s'accrocher à un rocher pour éviter de s'envoler. La chaleur dégagée par son corps tout entier s'était encore amplifiée de dix degrés au moins, à telle point qu'on pouvait voir la neige se transformer en vapeur d'eau tout autour de lui. L'épouvantail ne résista pas. La puissance du coup était telle que son pied resta attaché au sol, mais tout le reste de son corps fut réduit en miette, projeté et éparpillé à au moins à plusieurs kilomètres vers l'horizon.

"Haaaa... haaa..."

Il était essoufflé. Le débordement d'énergie qui jaillissait de son corps commença à diminuer, jusqu'à ne plus exister. Son corps n'y était pas encore habitué, il avait voulu en faire trop, et voila qu'il avait dépassé son seuil d'endurance. Le fait qu'il était déjà épuisé et blessé à la base n'arrangeait rien. Il baissa les bras, puis ces genoux cédèrent sous son poids. Il n'était plus capable de bouger le petit doigt, c'était comme si toute sa force s'était envolée avec cette énergie. Sa vision devint floue, tout devenait sombre. Il entendait la voix du vieil homme, mais tout ce qui parvenait à ses oreilles n'était qu'un bourdonnement incompréhensible. Il avait froid. Pour la première fois de sa vie, il avait froid. Peut-être que c'était cette chose qui l'avait tenu au chaud jusqu'à maintenant, et maintenant qu'il l'avait fait s'échapper... Ses paupières étaient lourdes. Il tentait de résister à la soudaine envie de dormir qui l'envahissait, mais c'était inutile. Et il s'évanouit.

****

Il ne faisait plus froid, et il n'y avait plus de vent. La neige avait laissé place aux rayons du soleil. Le jeune garçon rouvrit alors les yeux. Le paysage autour de lui avait bien changé. Non, en fait, il n'était plus du tout au même endroit. Il était adossé contre un arbre, profitant de son ombre. C'était un arbre solitaire au beau milieu d'une plaine. Comment était-il arrivé ici après s'être évanouit ? C'était la question qu'il se posait. Peut-être ou plutôt sans doute que le vieux maître l'avait porté sur son dos et l'avait descendu de la montagne. Lavi se retourna alors, et vit qu'effectivement, l'énorme rocher se trouvait là-bas, au loin. Par contre, aucune trace du maître. Etait-il partit chercher des provisions ? Sa joue le démangeait. Il posa sa main sur son visage, et remarqua que celui-ci était couvert de pansements. Puis il remarqua un sac posé à ses pieds. A l'intérieur, de la nourriture à foison. Il y avait de quoi tenir deux jours avec tout ça ! Du pain, de l'eau, de la viande sous vide, ... et une lettre.

"Je te laisse ce sac de provisions pour t'aider dans ton voyage. La ville la plus proche se trouve vers l'est. Trouve l'aéroport et prend l'avion. Il te suffira de présenter les papiers ci-joints ainsi que ta carte d'identité. Adieu.
-Juste un vieux fou qui passait par là."

Lavi était triste... Triste parce que cette lettre se terminait par un adieu et non pas par un au revoir. Il aurait voulu remercier son maître pour tout ce qu'il avait fait pour lui, et aussi l'insulter un peu pour tout ce qu'il lui avait fait subir aussi. Il aurait aussi voulu connaître son nom, éventuellement. Mais il devait s'y faire, c'était comme ça. Le jeune garçon retira d'autres papiers qui étaient placés dans l'enveloppe. Il devait sans doute s'agir de toutes les formalités nécessaire pour qu'il puisse prendre l'avion. C'est alors que d'autres papiers encore tombèrent de l'enveloppe. Il les ramassa, et remarqua que ce n'était pas du papier ordinaire. C'était de l'argent, des zénies, et pas qu'un peu. De quoi se payer une chambre d'hôtel pour une semaine. Repas compris. Plus le prix du voyage en avion. C'était trop, mais il ne pouvait pas refuser puisque la personne qui lui avait fait cadeau de tout cela n'était pas là. Forcé d'accepter, il rangea tout dans l'enveloppe qu'il fourra dans le sac avant d'en sortir de quoi manger : il était affamé. En y réfléchissant un instant, il se rendit compte que quelque chose était bizarre avec tout ça.

"Attends un peu... Il les sors d'où, toutes ces provisions ? Ne me dites pas... AH LE SALAUD !"

Depuis tout ce temps, la fameuse capsule qui était censée contenir les provisions de leur long voyage n'avait pas été perdue. Il l'avait gardé sur lui ! Lavi avait risqué sa vie plusieurs fois pour ramener de quoi manger, pendant que ce vieux se promenait avec tout ça dans sa poche ! Il aura été un maître sadique jusqu'au bout... Le jeune garçon, après avoir mangé comme un ogre, se releva et transforma le sac en capsule puisqu'il avait maintenant la certitude que c'en était une. Il se mit alors en route, vers l'est comme le lui indiquait la lettre d'adieux. Il n'avait aucune idée de ce que l'avenir lui réservait. Pourquoi devait-il prendre l'avion, et où celui-ci le mènera-t-il ? Il n'avait pas pensé à regarder plus attentivement le billet pour y lire la destination, mais maintenant il n'avait pas envie de ressortir l'enveloppe juste pour un détail. De toute façon il verrait bien une fois sur place.

****

Ce qu'il ne savait pas, c'était que la route était encore longue avant de rejoindre la ville la plus proche. Longue et dangereuse. C'est ainsi que sans s'en douter, il se mit en direction... du lac glacé.


[Fin du RP]
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Un entraînement de sadique... [SOLO]

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